chez Couty (hameau de Machilly)

[devoucoux]

Bonjour à toutes et à tous, notamment à Pascal qui s'intéresse aux familles de Loisin, et à Antoine qui cherche un mariage COUTY-DERUAZ,

A priori, un COUTY qui épouse une DERUAZ, même s'il existe des risques pour qu'ils viennent tous deux de Loisin, pourraient être nés dans une paroisse voisine. Par exemple, un COUTY de Machilly pourrait avoir épousé une DERUAZ de Ballaison. Bon, d'accord, il est plus probable, à une époque ancienne, de trouver des DERUAZ à Loisin, mais ils ont été assez nombreux pour "arroser" toute la région.

Le cas des COUTY est un peu différent. C'est surtout à Machilly qu'ils ont été nombreux, au point qu'ils ont formé le hameau de Chez Couty.

A une époque ancienne, on les trouve sous la forme COSTHIER (ou COTHIER), puis COUSTY (qui finit par s'écrire COUTY). La différence provient de l'écriture en langue française d'un patronyme prononcé par des gens dont la langue était uniquement le savoyard (à une époque où ceux-ci ne savaient généralement pas signer ni, à plus forte raison, écrire.

Les rares Savoyards qui écrivent (ou, tout du moins, qui signent leurs noms) sont ceux qui viennent s'établir à Genève (avec toutes les renonciations, mais aussi les avantages que cela implique). Je prends l'exemple d'un Jean COUSTY (fournier à Genève) qui épouse en 1657 une Ester DIMIER (servante à Genève) par-devant le notaire genevois Louys Pasteur (dont le père était né à Collonge-Bellerive, ancienne commune savoyarde). Le clerc de notaire écrit le patronyme de son client "Cousty", mais ledit Jean signe "Jean Cotty".

Dire que Claude, père de ce Jean COUSTY vient de chez Couty, ou de Loisin ou d'une autre paroisse, cela ne m'est malheureusement pas possible, parce que l'acte ne l'indique pas.

Il peut s'agir d'un cas ou d'un autre, mais l'un ou l'autre sont parfaitement possibles, puisque ce Jean COTTY épouse une DIMIER de Crevy (actuelle commune de Veigy). Selon toute probabilité, on a ici affaire à un mariage entre conjoints de paroisses voisines.

Ces histoires de COUTY ne sont pas simples. Il existe une branche qui vit également Chez Couty, et porte le surnom de BOSONNET depuis les premières années du XVIe siècle. Seulement voilà, un certain nombre de membres de cette branche sont, au siècle suivant, baptisés à Loisin...

En 1640, une Loyse COSTIER (servante d'Ayme Miege à Genève) fait cession à son frère François, pour 275 florins de Genève, de tous ses droits de succession sur les biens paternels et maternels situés à Machilly, "au lieud[ic]t vers chez Costier", notamment les "maisons prez bois meubles bestail et a[ultr]es droictz" (AEG : Anth. Pasteur : 20, 302). Condition : "que le prix capital susd[ict] sera applicqué au p[ro]ffit et utillité de lad[icte] ced[issan]te soit que Dieu luy donne ung p[ar]ti ou a[ultr]ement [ajouté en fin de page : touteffois en cas de necessite de malladie elle en pourra retirer huicta[n]te florins ou ce q[ui]l luy sera necessaire]".

Dans ce qui précède, on voit que le village des COUTY s'appelait en 1640 "Chez Costier", ou du moins, que c'est ainsi que le clerc du notaire Pasteur l'a orthographié.

Tout ça pour dire que Chez Couty mériterait une étude à lui tout seul.

Cordialement. Bruno