Pour se faire une idée sur les conditions à Bassens et son (dys)fonctionnement dû à sa surpropulation au fil des années, cet article de 2012 :
https://www.cairn.info/revue-l-informat ... ge-759.htmSuccédant à l’asile du Betton, insalubre et inadapté, l’asile de Bassens ouvre ses portes en 1858. Pour saisir la portée de cet événement, il faut remonter quelques années en arrière car la construction des asiles s’inscrit dans un mouvement de pensée qu’on appelé après coup la première révolution psychiatrique.
Bassens avait été ouvert sous les auspices d’idées généreuses qui vont se heurter à des dures réalités. Tout d’abord, l’augmentation rapide du nombre de malades : 280 en 1861, 596 en 1882 pour atteindre et dépasser par la suite 1 000 lits, alors que la capacité de départ était de 400. Cela crée une situation qui devient rapidement désastreuse, d’autant plus que le nombre des soignants est tout à fait insuffisant, voire dérisoire. Un seul directeur-médecin assume à la fois les charges administratives et médicales, pour ces dernières assisté d’un élève-interne puis de deux.
L’asile, comme on l’a dit plus tard, sécrète une sorte de maladie asilaire qui aggrave et chronicise la maladie initiale.
…livre sur l’histoire des hôpitaux en Savoie, Francis Stéfanini et Georges Dubois ont bien décrit la situation dégradée à Bassens à cette époque :
« L’asile de Bassens était resté prisonnier de ses murs, enfermant non seulement les aliénés mais aussi les médecins et le directeur."
La ségrégation du malade mental s’étend à la mort, l’hôpital ayant son cimetière propre avec des tombes anonymes."
et ici :
https://www.bassens-savoie.fr/historiqu ... titutions/Depuis longtemps, l’asile d’aliénés de la Savoie, installé au Betton, dans la vallée du Gelon ne correspondait plus aux idées que l’on se faisait des soins à procurer aux malades: bâtiments tristes et mal organisés, humidité causée par les débordements de la rivière. Après de multiples discussions, et avoir visité quinze localités, on fit le choix de la commune de Bassens, réputée pour la beauté du site, la pureté des eaux et la salubrité de l’air.
Les premiers travaux commencèrent en 1853, sur des terrains vendus par des particuliers et, au premier janvier 1861, les bâtiments en cours de finition abritaient 261 malades déjà trop à l’étroit dans les locaux projetés.
le nombre des malades s’accroissait en effet considérablement car l’asile appartenait de fait aux départements de la Savoie et de la Haute Savoie, ayant été crée en faveur du duché de Savoie. Vers 1930, il abritait alors près de mille malades."
596 malades en 1882, 1 000 en 1930 ; en 1910 on devait bien être à 700-800 malades, pour une capacité initiale de 261 puis 400.
C'est ce qu'a noté Daniel :
"Le 16/06/1908 à l'arrivée de Gandon Louis, l'établissement comptait 300 hommes et 391 femmes. Le personnel comptait 50 hommes et 38 femmes"
300 + 391 = 691 pensionnaires // 50 + 38 = 88 personnels (dont combien de soignants ?),
ce qui peut expliquer pourquoi certains dossiers sont incomplets ou manquants (ou n'ont pas été établis) :
"Il y a hélas des lacunes dans les archives et je n'ai pas retrouvé l'état nominatif pour la période considérée ni même sa fiche d'observations."