Jules Beaurain, premier maire de Thonon après l’Annexion

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Bernard-Thonon
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Jules Beaurain, premier maire de Thonon après l’Annexion

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Jules Beaurain, premier maire de Thonon après l’Annexion

Publié le 14/09/2016
Le Messager

Avant de basculer avec la Savoie dans le giron de la France, la ville de Thonon n’avait pas de maire mais un syndic… ardent partisan du rattachement. La commune lui doit maintes réalisations, et sa figure sort aujourd’hui de l’oubli.

« S i vous approuvez (…), témoignez-le en élisant député un candidat dont la devise est Zone et France : M. l’avocat Beaurain » (tract électoral). Lors du scrutin du 29 mars 1860, Jules Beaurain, déjà syndic de Thonon, partisan de l’annexion et de la création d’une zone douanière sur la frontière suisse, était élu député au parlement sarde de Turin… pour annoncer, le 5 avril, que comme les autres députés de Savoie il n’irait plus siéger, en attendant le vote de la population sur le rattachement inévitable à la France.

Né le 21 juillet 1805 dans une famille originaire de l’Oise mais rattaché par sa mère au général Dessaix, Jules Beaurain a d’abord embrassé la carrière d’avocat, puis Julie de Seyssel, de trois ans sa cadette, épousée en 1837. La famille Beaurain est installée au château de Bellegarde... à deux pas de l’hôtel de ville, où Jules est élu syndic en 1858. Député en 1860, il met alors tout son poids, on l’a vu, dans la cession à la France de la Savoie dans son entier (le 5 mars, par exemple, il signe un manifeste contre un démembrement au profit de la Suisse).

Une fois l’annexion acquise par les urnes, c’est le même Jules Beaurain qui accueille à Thonon, le 31 août, le couple impérial. Napoléon III lui remet alors la Légion d’honneur, puis fait de lui le nouveau maire de Thonon, par décret officiel du 1er décembre 1860.

Le maire au travail

Beaurain présidera aux destinées de la commune jusqu’en avril 1865, le temps pour lui de participer au développement de sa ville. C’est sous sa mandature que sont réalisés le port et sa jetée Napoléon (1862), l’ouverture de la rue du Port (actuel boulevard Carnot), la sous-préfecture, la caserne de gendarmerie, l’usine à gaz… Le maire obtient également, en 1864, l’autorisation d’exploiter la source de la Versoie, déclarée d’utilité publique à cette occasion.

A titre d’anecdote, au fil des conseils municipaux, Jules Beaurain se sera aussi prononcé contre l’ouverture d’un bar dans ce qui serait plus tard le quartier de la gare, pour préserver la tranquillité des riverains. Il aura fait voter une taxe sur les chiens. Il aura aussi prononcé contre un allumeur de réverbères négligent une amende de 1,50 franc par candélabre non allumé…

Jules Beaurain s’est éteint à Thonon le 16 octobre 1872.

YVAN STRELZYK

Une remise en état... avant la fin de l’oubli?

Dans le bureau du maire actuel de Thonon est affichée une liste de ses prédécesseurs depuis 1860 : le premier nom y est orthographié Beaurin (sic), coquille révélatrice de l’oubli dans lequel est tombé le premier maire après l’annexion. A priori, aucun portrait de lui n’aurait été conservé. Et faute d’ayants-droit directs, sa sépulture au cimetière de Thonon était laissée à l’abandon : les tombes des personnalités civiles restant privées, la Ville n’avait pas à l’entretenir.

Mais cette année, ce tombeau a été remis en état par Claude Meynet-Piret, cousin du mari de l’arrière-arrière-petite-fille de Jules Beaurain. « La Ville a l’habitude de fleurir les tombes des anciens élus municipaux à la Toussaint, remarque-t-il : à présent que celle de Jules Beaurain est nettoyée, je vais demandér qu’elle soit fleurie également. »
Bernard Bocchetta / Thonon
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