Bonjour,
vous pourrez retrouver les neuf parties de l'histoire de Vinzier sur le site de la commune:
http://www.vinzier.com/cgi-bin/2004ot.p ... 20histoire" onclick="window.open(this.href);return false;
L'HISTOIRE DE VINZIER par Mr GUEDU, vinzolais érudit
Première partie : de l'origine à l'époque romaine
Deuxième partie : Vinzier au moyen âge
Troisième partie : Vinzier du 14ième au 17ième siècle
Quatrième partie : Vinzier et le trésor
Cinquième partie : Création de la paroisse - Chapitre 1
Sixième partie : Création de la paroisse - Chapitre 2
Septième partie : Organisation de Vinzier au début du 18ème siècle
Huitième partie : Les grands moments de la vie à Vinzier au 18ème siècle
Neuvième partie : Les lieux de vie à Vinzier au 18ème siècle
Neuvième partie : Les notables de Vinzier au 18ème siècle
ADMINISTRATION ANCIENNE (1789-1999)
Ancienne dépendance au spirituel de l'Abbaye d'Abondance, et au temporel de la seigneurie de FETERNES, VINZIER appartint à la paroisse de CHEVENOZ jusqu'en 1715, date à laquelle elle fut érigée en paroisse indépendante, puis intégrée
au canton d'ABONDANCE.
Elle fut rattachée à celui d'EVIAN par une loi du 15 août 1876.
Quelques repères :
Souveraineté
1789, Etats Sardes (duché de Savoie),
1792, Mont Blanc
Département
1793, Mont Blanc (Savoie),
1798 et 1801 Léman (Haute-Savoie),
1816, Haute-Savoie (États Sardes) [1860, Haute-Savoie],
District
1793 et 1798 Thonon
Arrondissement
1801, Thonon
1816, prov. Chablais
1860, Thonon [1890, Thonon-les-Bains]
Canton
1793 et 1801, Evian
1816, mandement Abondance [1860, Abondance]
1876, Évian-les-Bains
Municipalité
1793, Vinzier
Histoire de VINZIER
- Bernard-Thonon
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Histoire de VINZIER
Bernard Bocchetta / Thonon
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Histoire de VINZIER période troublée
Un douloureux travail de mémoire sur les heures sombres de Vinzier
Pour Pierre Guédu, «l'histoire des "années de tourmente" a été tragique, douloureuse; mais elle se devait d'être dite».
Un historien vinzolais revient sur la guerre civile qui a déchiré le village.
«il n'y a pas de réconciliation sans mémoire.
La volonté d'oublier, au lieu de panser les plaies vives du passé, ne faisant que prolonger l'exil intérieur, la douleur », écrit Pierre Guédu. Ainsi, en racontant l'histoire du village de Vinzier pendant la dernière guerre, il rompt un lourd silence de près de soixante-dix ans. Son livre, Le "village joli". Vinzier dans la tourmente (1939-1947), est le troisième volume des ouvrages publiés par l'Anacr pour faire toute la lumière aujour-d'hui sur les événements d'hier.
Or le cas de Vinzier reste particulièrement sensible. Le village a connu une véritable guerre civile dont les traces - des maisons étrangement abandonnées - sont encore bien visibles. De fait, la conférence de M. Guédu pour présenter son livre s'est déroulée dans un climat quelque peu délicat (lire page 36). « Il est vrai que, encore récemment, dans la cour de l'école on entendait certains enfants traiter les grands-parents des autres de collabos ... » Un jour, pour retrouver la sérénité dans le vivre-ensemble, il faut donc crever l'abcès, libérer les familles des non-dits.
Rompre le silence
C'est ce qu'a entrepris de faire M. Guédu. Ancien professeur d'histoire, il s'était déjà signalé en consacrant une monographie à son village de Vinzier, des origines à la fin du XIXe siècle. Son village... d'adoption : « Car ici, je suis un étranger », sourit-il. Mais paradoxalement, alors que le Haut-Savoyard a la réputation de ne pas s'ouvrir facilement à celui qui n'est pas natif du cru, cette fois cela s'est révélé un avantage pour l'historien. « Dans ces souvenirs difficiles, j'avais l'avantage de n'appartenir à aucune famille impliquée, à aucun clan. » L'auteur a commencé par consulter les archives de la commune (« d'une immense richesse ») et celles du Messager, puis a frappé à quelques portes. « Après ces affrontements entre habitants, sympathisants des résistants ou de la milice, à la fin de la guerre il a fallu le silence pour que tous puissent revivre ensemble. On craignait donc que ce livre fasse de nouveau exploser les choses. Alors on ne m'a pas ouvert les portes facilement. » Mais M. Guédu a eu la chance de rencontrer un ancien résistant, tout jeune au moment des faits. « Il avait assisté à beaucoup de choses.
Nous nous sommes apprivoisés, et avons noué des liens de confiance. » Grâce à ce témoin et à ses recommandations, l'historien a pu rentrer en contact avec d'autres personnes, dans d'autres maisons. Mais uniquement dans le camp des vainqueurs. « De l'autre côté, aucune porte ne s'est ouverte, qui m'aurait permis d'aller plus loin. Mais après les prises de parole à cette conférence, je pense que je pourrai recueillir des témoignages.
»
Familles en souffrance
Car au village, toutes les familles n'acceptent pas d'être rangées au nombre des vaincus, des méchants. « On retrouve à Vinzier les trois cas de figure : les familles qui ont dépassé l'histoire de leur clan pour la faire entrer dans l'histoire nationale ; celles qui ont du mal à le faire, expliquant les drames de la guerre par des querelles dans les années qui l'ont précédée ; et celles qui s'estiment lésées : elles pensent avoir été victimes, non de résistants mais de voyous et d'assassins, et donc leur douleur est totale. » Mais la même difficulté se retrouve dans le camp des vainqueurs, qui peuvent encore avoir du mal à pardonner aux familles ayant choisi de collaborer. « Alors la question aujour-d'hui, c'est : "Qu'est-ce qu'on fait ?" », interroge M. Guédu, qui pour sa part renvoie au dernier mot de son livre : « C'est "rassembler", pour la paix de toutes les mémoires. »
YVAN STRELZYK
Le Messager jeudi 19.12.2013, 14:00
Pour Pierre Guédu, «l'histoire des "années de tourmente" a été tragique, douloureuse; mais elle se devait d'être dite».
Un historien vinzolais revient sur la guerre civile qui a déchiré le village.
«il n'y a pas de réconciliation sans mémoire.
La volonté d'oublier, au lieu de panser les plaies vives du passé, ne faisant que prolonger l'exil intérieur, la douleur », écrit Pierre Guédu. Ainsi, en racontant l'histoire du village de Vinzier pendant la dernière guerre, il rompt un lourd silence de près de soixante-dix ans. Son livre, Le "village joli". Vinzier dans la tourmente (1939-1947), est le troisième volume des ouvrages publiés par l'Anacr pour faire toute la lumière aujour-d'hui sur les événements d'hier.
Or le cas de Vinzier reste particulièrement sensible. Le village a connu une véritable guerre civile dont les traces - des maisons étrangement abandonnées - sont encore bien visibles. De fait, la conférence de M. Guédu pour présenter son livre s'est déroulée dans un climat quelque peu délicat (lire page 36). « Il est vrai que, encore récemment, dans la cour de l'école on entendait certains enfants traiter les grands-parents des autres de collabos ... » Un jour, pour retrouver la sérénité dans le vivre-ensemble, il faut donc crever l'abcès, libérer les familles des non-dits.
Rompre le silence
C'est ce qu'a entrepris de faire M. Guédu. Ancien professeur d'histoire, il s'était déjà signalé en consacrant une monographie à son village de Vinzier, des origines à la fin du XIXe siècle. Son village... d'adoption : « Car ici, je suis un étranger », sourit-il. Mais paradoxalement, alors que le Haut-Savoyard a la réputation de ne pas s'ouvrir facilement à celui qui n'est pas natif du cru, cette fois cela s'est révélé un avantage pour l'historien. « Dans ces souvenirs difficiles, j'avais l'avantage de n'appartenir à aucune famille impliquée, à aucun clan. » L'auteur a commencé par consulter les archives de la commune (« d'une immense richesse ») et celles du Messager, puis a frappé à quelques portes. « Après ces affrontements entre habitants, sympathisants des résistants ou de la milice, à la fin de la guerre il a fallu le silence pour que tous puissent revivre ensemble. On craignait donc que ce livre fasse de nouveau exploser les choses. Alors on ne m'a pas ouvert les portes facilement. » Mais M. Guédu a eu la chance de rencontrer un ancien résistant, tout jeune au moment des faits. « Il avait assisté à beaucoup de choses.
Nous nous sommes apprivoisés, et avons noué des liens de confiance. » Grâce à ce témoin et à ses recommandations, l'historien a pu rentrer en contact avec d'autres personnes, dans d'autres maisons. Mais uniquement dans le camp des vainqueurs. « De l'autre côté, aucune porte ne s'est ouverte, qui m'aurait permis d'aller plus loin. Mais après les prises de parole à cette conférence, je pense que je pourrai recueillir des témoignages.
»
Familles en souffrance
Car au village, toutes les familles n'acceptent pas d'être rangées au nombre des vaincus, des méchants. « On retrouve à Vinzier les trois cas de figure : les familles qui ont dépassé l'histoire de leur clan pour la faire entrer dans l'histoire nationale ; celles qui ont du mal à le faire, expliquant les drames de la guerre par des querelles dans les années qui l'ont précédée ; et celles qui s'estiment lésées : elles pensent avoir été victimes, non de résistants mais de voyous et d'assassins, et donc leur douleur est totale. » Mais la même difficulté se retrouve dans le camp des vainqueurs, qui peuvent encore avoir du mal à pardonner aux familles ayant choisi de collaborer. « Alors la question aujour-d'hui, c'est : "Qu'est-ce qu'on fait ?" », interroge M. Guédu, qui pour sa part renvoie au dernier mot de son livre : « C'est "rassembler", pour la paix de toutes les mémoires. »
YVAN STRELZYK
Le Messager jeudi 19.12.2013, 14:00
Bernard Bocchetta / Thonon