Page 1 sur 1
Marie Colombe
Posté : 04 févr. 2024, 16:17
par ASSOUS
Bonjour,
un acte de décès reflétant la bonté, la bienveillance et la générosité de l'Eglise au 19ème siècle. Une femme n'ayant pas de nom en tant que tel, un pays d'origine suffisamment vaste: Afrique... et bien que domiciliée au Monastère de l'Immaculée Conception, n'avait pas d'attribution , pas de famille et dans les déclarants aucun religieux..........
https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... p/daogrp/0" onclick="window.open(this.href);return false; vue 5
Les évolutions de l'histoire et de l'Eglise.
Amicalement
Re: Marie Colombe
Posté : 04 févr. 2024, 19:12
par Marmot91
Intéressant !
Cette institution d'Annecy est d'origine bretonne à la base :
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%93ur ... d%27Annecy
Installée dans le domaine de Lanorgard situé sur la commune du Trévoux (Finistère)3, appartenant à la famille de la fondatrice, la communauté trouve appui auprès de René-Nicolas Sergent, évêque de Quimper
La communauté est très populaire auprès des annéciens qui surnomment les religieuses sœurs bleues ou sœurs blanches à cause de leur costume dont la robe est bleue avec un manteau blanc.
... Mais il y avait aussi des "petites fleurs noires" : https://www.ouest-france.fr/bretagne/qu ... ux-6048620
Père Olivieri (1792-1864), prêtre du diocèse de Gênes et fondateur de la pieuse œuvre pour le rachat des fillettes noires (en italien : Pia opera per riscatto delle fanciulle more) qui lui confie des petites filles africaines qu'il a rachetées sur les marchés aux esclaves de la Côte orientale.
Avec, dans le second lien breton, une "précision" utile :
Arrachées à leurs familles
Mais ces placements causent des problèmes de cohabitation.
L’idée germe alors, dans l’esprit de Marie de Mélient, de fonder une communauté qui se consacrerait uniquement au sauvetage et à l’éducation de ces petites esclaves.
De retour en France, raillée par la bonne société nantaise et par sa famille, qui lui laisse la propriété de Lanorgard, elle trouve un appui auprès de l’évêque de Quimper, monseigneur Sergent, qui bénit la communauté naissante en 1861.
Mais non sans arrière-pensée : une fois converties à la foi chrétienne, les jeunes filles seraient rapatriées vers leur terre d’origine et pourraient évangéliser à leur tour.
Le sauvetage peut donc commencer sur les marchés aux esclaves de Palestine et de l’île de Zanzibar. Le trafic est bien organisé, avec deux sources d’approvisionnement.
Des chasseurs envahissent les villages et font du commerce en gros, tandis que des individus se spécialisent dans l’enlèvement des enfants.
On les appelle les « Djellabas », terme arabe qui désigne une blouse ample à capuche. Ces kidnappeurs professionnels de fillettes, âgées de 4 ans tout au plus, sont aussi accusés de cannibalisme.
La petite Haouah, qui séjourne à Lanorgard en 1874, a été enlevée par un Djellaba. Après avoir connu six propriétaires, elle est rachetée 500 F, à Jaffa, par une famille chrétienne.
C’est à Marseille que la Communauté la prend en charge, ainsi que la petite Philomène Barnaïach, elle-même fille de Djellaba et victime d’un règlement de compte.
Après un court séjour à Annecy, elles prennent la route du Trévoux. Un parcours sans doute similaire à celui de leurs camarades d’infortune.
Neuf décès
Mais peu d’enfants résistent à l’humide hiver breton. Neuf décès sont répertoriés à la mairie du Trévoux, de 1873 à 1876.
Les missionnaires n’ayant pas les moyens d’acheter des enfants en bonne santé, ces petites ont peut-être aussi été victimes d’une certaine langueur, confinées dans leur Communauté, loin de leur pays d’origine.
Elles s’appelaient Marie Saïd (7 ans), Saïda Dorfor (5 ans), Concepta Coreth (6 ans), Bernadine Calimah (15 ans), Philomène Dicoto (5 ans), Philomène Barnaïach (14 ans), Hélène Amker (10 ans), Philomène Machism (9 ans) et Marie-Mathurine Zeregah (12 ans).
Les croix des « petites fleurs noires » apparaissent nettement sur cette vue aérienne du monastère de Lanorgard, en bas à droite, à l’ombre d’un palmier.
Une photo prise avant le déplacement de sépult | OUEST-FRANCE
MjAxODExODkxNzZhYmE3YmQ4Njc5N2RiMjE1ODg2MTBhNjA0YzY.jpg
Il faut donc rajouter cette Marie Colombine, 19 ans, qui elle aussi n'a pu retourner dans son pays natal, pour effectuer la tâche prévue et dévolue par l’Église ...
Re: Marie Colombe
Posté : 04 févr. 2024, 19:59
par ASSOUS
Re: Marie Colombe
Posté : 14 févr. 2024, 11:24
par BARRAL
Grand merci pour toutes ces précisions! heureusement les temps ont changé...
Mireille