Les Marmottes de Savoie

Bonjour à tous,
je vous souhaite une excellente année 2023.

Je suis à la recherche, avec l'accord de ma maman ,de mes oncles et tantes, de GUILLOT François Ernest né à Sillingy le 3 janv. 1891 (https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... aogrp/0/26" onclick="window.open(this.href);return false;), fils de Louis GUILLOT
5 janv. 1860 Sillingy, décédé 1939 (à l'âge de ‎~79‏ ans) Sillingy (A vérifier) et Marie Alexie dit Lucie GUILLOT (née CHÂTEL) 2 mai 1859 Epagny Metz-Tessy, décédée en 1940 (à l'âge de ‎~81‏ ans) La Combe de Sillingy.

C'est le frère de mon grand-père Louis Xavier GUILLOT né le 10 avril 1906 à Sillingy et décédé le 4 juillet 1974 à Sillingy. Ma maman, mes oncles et tantes n'ont aucun souvenir de leur oncle.
J'ai trouvé quelques éléments :
- Acte de naissance : https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... aogrp/0/26" onclick="window.open(this.href);return false;
- Service militaire matricule 2284 - classe 1911- Annecy (https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... 15/dao/0/1" onclick="window.open(this.href);return false;)
-Démobilisation militaire: Exempté - du service militaire en 1912 et réformé n°2 le 6 août 1917

D'après ce que je comprends , il était sourd et muet. J'ai retrouvé sur Gallica ce document : (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... OT.f423.hl#" onclick="window.open(this.href);return false; ) où l'on précise qu'il est renvoyé de l'école de Currières en Isère (Chartreux) puis il disparaît . Je ne trouve aucune trace de l'acte de décès.
Je suppose qu'il est décédé après 1939 puisque dans son livret militaire il est précisé "jugé non récupérable le 8 février 1939".

Qu'est-il devenu ? existe-t-il des archives de l'école de Currières en Isère et de l'Institution de Chambéry ? J'aimerai pouvoir retracer son parcours, pouvez-vous m'aider s'il vous plait ?

En vous remerciant,

Bonjour Séverine

Tout d'abord permettez moi de souhaiter un bon anniversaire à votre Aïeul qui aurait eu 132 ans ce jour
L'Institut des jeunes Sourds de Chambéry a été transféré à Cognin (73) où il existe encore.
Les AD73 disposent des versements de l'Institut dans les séries 10N et 21X qui couvrent la période intéressée (1902 ou 1903)
Si vous n'avez pas le loisir de vous y rendre, j'ai prévu de d'y faire un passage la semaine prochaine.
Je peux y jeter un œil pour votre compte et je suis preneur de toute information complémentaire qui me permettrait d'affiner mes recherches.

Bien cordialement

Bonsoir Daniel,
Je vous remercie pour ces informations complémentaires. et votre aide.
Je vais essayer de trouver un moment demain pour vous faire parvenir le peu d'informations que j'ai.
J'ai découvert François Ernest par hasard dans GALLICA puis j'ai vérifier son acte de naissance aux AD74.

je vous souhaite une bonne soirée,
Séverine MONIN

Bonjour Séverine,
J'ai retrouvé dans Gallica une délibération de 1904 évoquant encore votre ancêtre, ce qui augmenterait donc la fourchette de recherches aux AD73.
Les recensements de Cognin listent les personnels œuvrant dans l'institut mais pas de pensionnaires. Quoi qu'il en soit je pense que les pensionnaires ne devaient pas y rester au delà de leur majorité.
Sinon j'ai une autre piste d'investigation qui pourrait vous être utile; il s'agit de la succession du père de GUILLOT François Ernest (qui doit être votre arrière grand père si je ne m'abuse). Dans la liquidation de la succession on trouve tous les héritiers encore en vie et parfois leur localisation, profession et situation.

Le dénommé Louis GUILLOT feu Claude, agriculteur, époux de Marie Alexie CHÂTEL est décédé le 29/05/1939 à SIilingy. La succession a été liquidée le 01/05/1940

https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... tion=0.000" onclick="window.open(this.href);return false;

cote 3Q 503 voir vue n°105

Ensuite, après avoir déchiffré les gribouillis, on se rend dans les mutations par décès et en consultant le document idoine on trouve ca :

https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... tion=0.000" onclick="window.open(this.href);return false;

cote 3Q 1632 vue n°396

Je vous laisse le loisir de découvrir tout ça par vous même et je pense que vous allez en apprendre beaucoup sur votre famille.

De mon côté je pense que mes investigations aux AD73 vont s'orienter vers Bassens (73) certainement du côté de l'hôpital psychiatrique dont j'avais déjà compulsé les archives

Et bravo aux AD74 qui ont poussé loin leur travail de numérisation

Et je me permets fort immodestement une autocongratulation

...pour renforcer ton "auto-congratulation" !
Car tu le mérites, c'est une belle recherche que tu as fait !
Bravo aussi pour tes propositions vers Séverine d'aller "farfouiller" aux AD73 ! C'est une belle aide, bien ciblée, tout à fait dans l'esprit "Marmotte" !
J'étais assez occupé ces derniers jours (ma mère à l’hôpital) et je n'ai pas eu le temps de faire des recherches sur ce post ... mais tu as fait le plus gros, et de façon magistrale !
Amicalement,
Daniel (un autre, 1/4 drômois)

Ma (très !) modeste contribution,sur GUILLOT Joseph, celui qui est passé par la case Montevideo (Uruguay) dans l'acte de succession trouvé par Daniel (J!)...
Acte de naissance de GUILLOT Joseph le 25 aout 1899 à Sillingy (74)
https://archives.hautesavoie.fr/ark:/67 ... ogrp/0/205
=> Noté décédé à Belley (01) le 13 octobre 1982...
Voir https://deces.matchid.io/search?advance ... ph&bdep=74

Un peu de lecture sur les Frères de la Sainte Famille de Belley (Belley ?... Tiens! Tiens! )
https://www.fsfbelley.net/fr/province-n ... esperanza/
https://www.fsfbelley.net/fr/qui-sont-l ... e-famille/
Si j'ai du temps demain, je poursuivrai pour étoffer...
Bonne nuit !

Daniel (C!)

Bonsoir aux Daniel,

Un peu tardivement, je découvre vos recherches et je vous en suis très reconnaissante.
je vous remercie, en à peine deux jours, grâce à vous je vais pouvoir faire connaissance avec François Ernest et raconter son histoire à mes tantes et oncles, cousins..

La piste de l'hôpital psychiatrique me paraît toute indiquée sur son livret militaire il est précisé : " Exempté du service militaire en 1912 et réformé n°2 le 6août 1917: fortes convulsions qui le rendent parfois fou et furieux.

jugé non récupérable le 8 février 1939". Existe-t-il des archives des patients internés, est-il possible de demander leur dossier ?

Je vous souhaite une bonne nuit.
Séverine MONIN

Bonjour Séverine,

Sans vouloir préjuger de l'état de santé réel de votre ancêtre, il est vrai que la plupart des sourds de naissance étaient souvent considérés comme demeurés à cause de leur impossibilité de communiquer et en l'absence d'apprentissage adapté. Beaucoup d'"idiots du village" disposaient parfois d'un QI fort honorable. Les crises de colères étaient souvent liées au fait qu'ils ne pouvaient se faire comprendre de leurs semblables et ils exprimaient ainsi leur frustration.
Il y en avait certainement qui finissaient à Bassens suite à un conseil de famille.

Les archives de Bassens sont très bien documentées, car la comptabilité y était très sourcilleuse. Outre les patients originaires des deux Savoie et de l'Isère, certains étaient accueillis d'autres départements dont un gros contingent de La Seine. Il y avait également des personnels de divers ministères dont l'éducation nationale (déjà...).
Dans les archives de la série 6HDépôt on peut trouver le registre d'intendance avec les effets personnels et sommes recueillis ou restitués, l'état nominatif journalier des patients avec leur date d'entrée, de sortie ou de décès (voir pièces jointes), et l'état comptable journalier avec les frais de séjours afférents à refacturer. La période 1940-1950 est déposée et je pourrai sans doute y trouver quelque chose.
Voici l'état du dépôt, si quelque chose vous intéresse au delà de ce que j'avais déjà noté

https://archives-en-ligne.savoie.fr/ir_ ... _IR704.pdf" onclick="window.open(this.href);return false;



Pour ce qui concerne la mention de 1939 sur la fiche matricule, elle correspond à la mobilisation générale de 1939 qui a vu le rappel de beaucoup d'anciens militaires. Les plus jeunes et plus ingambes étaient réaffectés au service armé et le "vieux" affecté au service de défense dans des entreprises stratégiques (usines, mines, transports...)

Et merci à l'autre Daniel qui sait à chaque fois rebondir sur un sujet en le complétant ou en y apportant un supplément d'âme et de culture.

Bonjour Daniel,
Extraordinaire ! je vais regarder en détail. je vais avoir un peu cette semaine.
Je vous remercie
Séverine MONIN

Bonsoir Séverine,

Je reviens des AD73 avec des résultats en demi-teinte:

1) L'institut des sourds de Cognin

Je n'ai pas trouvé de trace de votre aïeul dans les correspondances diverses et demandes d'admission. Même résultat pour les élèves boursiers (puisqu'apparemment une délibération du Conseil Général l'évoquait).
Rien ne prouve qu'il y ait été admis, mais rien ne prouve l'inverse non plus. Je n'ai pas trouvé d'inventaire nominatif des élèves pour cette période (vers 1900-1905), à part les boursiers.
- En 1862 on dénombrait 31 pensionnaires boursiers, 17 garçons de 8 à 22 ans, 14 filles de 12 à 22 ans, dont 22 de la Savoie et 9 de la Yaute.
Parmi les boursiers les sommes étaient versées par les départements (Savoie 2950 frs Haute Savoie 1800 frs et par l'état (3120 frs)
A leur admission les boursiers devaient avoir 9 ans au minimum et 12 ans au maximum
Au total l'établissement accueillait 456 pensionnaires (271 garçons et 185 filles), 412 sourds-muets de naissance et 44 pour d'autres causes, 21 de moins de 6 ans, 175 de 6 à 21 ans, et 260 au delà de 21 ans. 37 étaient placés dans des institutions "spéciales".
Coût annuel de la pension par pensionnaire: 600 frs

2) l'Hôpital Psychiatrique de Bassens.

Mon intuition était bonne puisque j'ai retrouvé GUILLOT François dans cet établissement.
Matricule n°6772 GUILLOT François, domicile Sillingy, Arrêté de placement du 04/05/1918 (placement d'office). Il a été accueilli le 06/05/1918 à Bassens pour "Imbécilité"
en 1930 il est toujours "en cours de traitement" avec maintien de celui-ci, comme la quasi totalité des patients.
Au 01/01/1937 il était toujours présent dans l'HP. Je ne dispose pas d'état nominatif au delà de cette date, mais on sait qu'il était encore vivant et résidant à Bassens en 1940, date de la liquidation de la succession de son père.
J'ai regardé aux AD73 le recensement 1946 de Bassens. Seuls y figurent les personnels de l'HP mais pas les patients.
Les TD de Bassens jusqu'en 1942 ne sont pas aux AD 73, on ne sait donc pas s'il est décédé avant cette date.

3) Autres pistes de recherches

- L'arrêté de placement est consécutif à un jugement du tribunal civil. S'il s'agit de Chambéry on peut sans doute le retrouver car ces archives ont été déposées. J'en avait déjà trouvé un pour un autre patient Des Chapelles (73)
- L'hypothèse du décès de François à Bassens. Un petit courrier à l'état civil de Bassens avec les informations ci dessus devraient permettre de le confirmer.
- Son accueil éventuel au sein de l'Institut des Sourds. Un courrier à la direction pourrait éclaircir la situation. On sait que des pensionnaires y sont restés au delà de leur majorité. François avait 27 ans lorsqu'il a rejoint Bassens
- Le retour temporaire de François à Sillingy avant 1918 ? voir recensement de 1911
- Son existence après 1940. J'ai tenté de faire la même manip avec sa mère Alexie CHATEL afin de retrouver sa succession mais je n'ai rien trouvé. Est-elle bien décédée en 1946 ?

C'est tout pour le moment. de mon côté je ne lâche pas le morceau. Je regarderai aux AD73 le mois prochain car jeudi je n'ai fait ma découverte qu'au dernier moment.