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Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 16 janv. 2010, 08:48
par ASSOUS
Merci à tous pour votre contribution sur Manigod, j'espère que l'on va pouvoir apporter autant de précisions dans d'autres communes.
Amicalement
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 18 févr. 2011, 00:25
par VEYRAT DE LACHENAL
Bonsoir Les Marmottes,
Luc, j'en n'ai pas fini avec Manigod.... j'ai surtout parlé du passé lointain....
Je voudrais vous livrer quelques anecdotes, des expressions locales, une idée de la vie des Manigodins au XX e siècle, ou du moins dans sa première partie, jusque dans les années 1950.....
J'aborderai par thèmes....
Le premier celui de la religion.... vous comprendrez pourquoi à la lecture du texte...
• La Religion
Elle fait partie de tout. D’abord elle rythme les étapes de la vie : Baptême, Première Communion (la Petite Communion), Communion Solennelle (la Grande Communion), Mariage, Extrême Onction (le sacrement des malades), Sépulture.
Mais aussi il y a :
_La prière du soir en famille, à genoux. Le plus souvent c’est la maman qui récite la prière ,qui « dit » la prière, et les autres « répondent » : par exemple pour la première et la deuxième partie du Je vous salue Marie. Quelques fous rires des enfants pendant la prière pourront attirer les « gros yeux » des parents…
_La messe du dimanche ne se manque pas, sauf pour celui qui doit « se garder », c’est-à-dire rester à la maison pour s’occuper des tout petits s’il y en a, « soigner les bêtes », c’est-à-dire s’occuper des vaches, des cochons…, faire la tomme, faire le ménage, préparer le « dîner » (le repas de midi).Quand c’est possible, celui qui se garde va à la « petite messe » non chantée et sans sermon (homélie) à 6h. le matin.
Parce que il faut être à jeun depuis minuit, il y a communion à la messe de 6h. mais pas à la « grand messe » ( chantée et avec sermon) de 10h. A la grand messe la communion est remplacée par le « pain béni » offert par chaque famille à tour de rôle. Pendant que le curé de la paroisse bénit le pain en début de messe, la mère ou le père de famille dont c’est le tour vient se tenir debout avec un cierge allumé près de le petite table sur laquelle sont les unes sur les autres les couronnes de pain. Le sacristain coupera le pain en sacristie pendant le sermon et le distribuera pendant l’offertoire. Quelqu’un de la famille en prendra un morceau pour apporter à celui qui s’est gardé.
Pendant la saison d’alpage (on disait qu’on était en montagne), si on ne pouvait pas aller à la messe (trop loin), on récitait le chapelet en gardant les vaches « en champ ».
Quand les enfants partaient à la messe, la maman vérifiait : tu as bien pris ton mouchoir…ton chapelet ?
Après la Communion Solennelle, il y aurait eu en plus le livre de messe (petit missel) reçu ce jour-là d’une marraine…Mais l’enfant était devenu trop grand pour que la maman continue à vérifier.
_Il y avait aussi les fêtes particulières :
---Noël, avec la messe de minuit en famille, le retour avec la neige dure qui crissait sous les sabots (ce qui était mieux que quand la neige mouillée faisait les « socons » sous la semelle), et un très court réveillon avec chocolat chaud et rissoles (les r’jules). Le repas de Noël sera pour le lendemain au retour de la messe de 10h...
---Les trois jours des Rogations : La procession se formait en cours de route à la suite du curé qui allait célébrer la messe dans trois chapelles de villages : le lundi à Tournance,le mardi aux Villars Dessous et le mercredi à Joux. Le mercredi le prêtre bénissait des branches de noisetiers avec lesquels on faisait ensuite des petites croix dont on clouait l’une sur la maison pour protéger de la foudre, deux autres étant piquées dans le jardin et dans le champ de pommes de terre.
---Les chapelles du Plan des Berthats et du Montpellaz avaient une autre destination : la première pour y aller demander la pluie, la deuxième pour y aller demander le soleil.(Ces faits ont été soulignés lors de la semaine du patrimoine organisée en juin 2010 par la Mairie.)
---Le Dimanche des Rameaux, les enfants allaient à la messe avec une assez grande branche de buis dont le haut était passé dans une petite brioche en forme de couronne – la carclaina - et le pied passé dans une pomme. Le tout béni à la messe…les enfants mangeaient la carclaina et la pomme, et un brin du buis était fixé à la paroi de la chambre.
---Le dimanche de la fête patronale, le premier dimanche après la St Pierre, les parrains offraient un « bescoin (1)» à leurs filleuls : une sorte de brioche allongée…
---A certains dimanches de la bonne saison la messe se terminait par une procession autour du chef-lieu. Le cortège était précédé d’un homme , –ils étaient quelques-uns dans la paroisse à le faire à tour de rôle- qui rythmait la marche avec une clochette à chaque
main. Venaient ensuite les enfants, puis les groupes d’adultes avec plusieurs bannières. Les hommes de la confrérie du St Sacrement étaient certaines fois en aubes blanches.
---En mai, le mois de Marie, et en octobre, le mois du Rosaire, dans chaque chapelle de villages, les gens se retrouvaient le dimanche après-midi pour le chapelet, une prière, les litanies de la Vierge. Avant ce temps de prière, les gens discutaient devant la chapelle et les enfants couraient autour…
---En temps de carême, on achetait quelquefois un peu de morue salée pour remplacer le cochon.
(1) : BESCOIN : Le bescoin est traditionnellement fabriqué par les boulangers de Savoie et Haute Savoie à l’occasion des vogues et de certaines fêtes religieuses. C’est une sorte de pain au lait doré à l’œuf, en pâte levée fine et safranée, fourrée à l’anis. Les boulangers lui donnent parfois une forme allongée, nantie aux 2 extrémités d’un tortillon de pâte. Ailleurs, le bescoin a la forme d’une petite couronne ou d’un cœur, ce qui permettait de l’accrocher aux rameaux de buis que les enfants portaient à bénir à la messe du dimanche d’avant Pâques. Au Grand-Bornand, avant la guerre, les boulangers personnalisaient, sur demande, les bescoins en rajoutant des initiales ou un oiseau.
Les parrains profitaient de Noël ou de Pâques pour offrir cette fantaisie à leurs filleuls. Il vaut mieux laisser rassir le bescoin avant de le savourer beurré. nous en fabriquons tout les samedi, sur commande et pour les fêtes de village (St laurent aux Villards.....)
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 18 févr. 2011, 07:49
par ASSOUS
merci de ces informations historiques
Amicalement
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 18 févr. 2011, 19:39
par Essevaz-Roulet
Bonsoir André - moi je la vois bien dans le texte la photo !
Amicalement
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 20 févr. 2011, 18:22
par bocquetvalsesia
Salut André, Michel, Luc, et les autres
On s'y croirait !
C'était presque tout comme ça dans mon enfance, au siècle dernier à St Martin Bellvue et j'avais oublié.
Merci André pour ce souvenir
Amitiès de Choisy
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 20 févr. 2011, 19:00
par Essevaz-Roulet
Hé oui....
Re: MANIGOD d'Hier et d'Aujourd'hui
Posté : 21 févr. 2011, 08:50
par Michellemarie
Bonjour André et tous,
Manigod ,me titille depuis un moment ,mes souvenirs remontant à plus de 50 ans

quand j'étais ado ,j'ai fait plusieurs camps/ colonie à Manigod cela était organisé par les prêtres de la région de Crémieu (38)nous allions dans un grand batiment ,mais quand je pérégrine ,rien n'éveille mes souvenirs et ça m'agace

André peux-tu éclairer ma lanterne ?
Mon mari et moi serons à La Clusaz du 13 au 20 Mars et notre plaisir est plus de se balader dans les environs que d'être sur les pistes alors si je pouvais avoir quelques infos

.....
Merci
Bonne journée
Amicalement
Michellemarie