Excellent !
En savoyard :
L'chèque du Joson
L'pare Joson avait p'ta déposé longtin vingt mille francs d'économies à la caisse agricole, et dépoué quinze zoûs al'tait to drû !
Pensa vi.
A l'avait avu la v'site du directo d'la caisse qu'l'avait laicha on carnet d'chèques après l'avu fait signi on papi et espliqua qu'a povait yeurre se sarvi de li carnet poû payi to lo z'achats !
"Es bin simple (qu'y l'avait det)... avoué li papi, vo povi ach'ta to c''que vo s'y faute rin qu'avoué v'tra signature...''.
Vo parla s'al'tait conter, l'Joson.
L'a signa d'chèques a tour de bras.
A l'ach'tavé in premi on frigo. Après, ona cos'nire électrique, ona tlélvijon in qcolo, apoué l'a chandia sa viye guimbarde qu'tait d'avant guerre !
A la fouère d'R'milly, l'a ach'ta doua vazhes et ona trayeuse électrique.
Et vétia qu'on zoû a l'est convoqua à la caisse.
A se présinte au guichet.
"Est mé, l'Joson. Tout qu'y a que va pas ?
- Oh (qu'lui répond l'imploya) a va biet. Mais vo z'ava in comptio que de vingt mille francs et vo z'y signa poû treta mille d'chèques. Vo z'îtes à décovet de dix mille francs !
- D'se à décovet ? qu'y fa l'Joson en ar'p'tait son béret sû sa tête...
- Ouai. E vu dire que vo no z'er devi dix mille francs qué fou no varsa d'abo.
- Ah bon ! qu'y dit l'Joson, to rachura ! Si n'est qu'cé est pas bin grave. Attindez on momet !"
Et y ar'fa on chèque de dix mille francs à la caisse.
Cé vo z'ar'vave par hasa... vo sari c'qui fou faire !
Et pour les monchus (comme moi ! )
L'chèque du Joson
Le père Joson avait mis depuis longtemps vingt mille francs d'économie à la caisse agricole et depuis quinze jours il était tout dru !
Pensez-vous !
Il avait eu la visite du directeur de la caisse qui lui avait laissé un carnet d'chèques après l'avoir fait signer un papier et expliqué qu'il pouvait maintenant se servir du carnet pour payer tous les achats.
"C'est bien simple (qu'il lui avait dit) avec le papier vous pouvez acheter tout ce qui vous manque rien qu'avec votre signature...".
Il a signé des chèques à tour de bras.
Il acheta en premier un frigo. Après une cuisinière électrique, une télévision en couleur et puis il a changé sa vieille guimbarde qui était d'avant guerre !
A la foire de Rumilly. il a acheté douze vaches et une trayeuse électrique.
Et voilà qu'un jour il est convoqué à la caisse.
Il se présente au guichet :
"C'est moi l'Joson. Qu'est-ce qui va pas ?
- Oh ! (qu'il lui répond l'employé) ça va bien. Mais vous avez un compte que de vingt mille francs et vous y avez signé pour trente mille. Vous êtes à découvert de dix mille francs.
- Je suis à découvert ? Que fait l'Joson en remettant son béret sur la tête.
- Oui. Je veux dire que vous nous redevez dix mille francs qu'il faut nous verser tout de suite.
- Ah! bon (qu'il dit l'Joson tout rassuré). Si ce n'est qu'ça, c'est pas bien grave. Attendez un moment !"
Et il refit un chèque de dix mille francs à la caisse.
Si cela vous arrivait, par hasard... vous saurez c'qu'il faut faire !